3 - Alain Soral

Monsieur Soral n’est certes pas la plus fine plume du sérail des grands subversifs mais c’est un coq éclatant, un coeur intègre, un tempérament ardent, un oiseau de haut vol, un bec d’envergure qui ne l’ouvre que pour laisser échapper les plus cinglantes vérités.

Soral brille par devant quand d’autres, prudemment, étincellent par derrière. A voix basse.

Ce qu’on reproche au soleil Soral ? De briller en plein jour.

La vérité est parfois si crue que tout aigle à la vue perçante qui la détecte et veut la démocratiquement répandre autour de lui est fatalement coupable de vouloir agresser celle (la vue) des taupes, fort basse et maladivement sensible à la lumière, comme on le sait.

C’est l’éternelle histoire qui dure depuis que le mensonge est mensonge et que la vérité est... lumineuse.

Soral n’est pas un subtil menteur, c’est un grossier honnête. Il injurie le monde en le désignant tel qu’il est. Ses analyses sont tranchantes. Trop justes pour être acceptables. Parce qu’il sème le vrai, il récolte l’ivraie. Tel est l’ordre du monde.

La presse proprette classe ce chanteur de notes discordantes dans la catégorie des “haineux aux idées trop brèves pour être laïques”... L’astre Soral, c’est certain, chauffe les oreilles des canards frileux avec le son trop catholique de ses trompettes...

Soral siffle, on le traite de fasciste. Soral raisonne, on le taxe de cloche. Soral vise en plein dans le mille, on le fustige... Bref Soral déplaît aux herbivores adeptes de l’intelligence aseptisée.

Mais...

Soral pense, les beaux esprits l’encensent.

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